Les influences d'Antonín Dvořák
Curieux, voyageur et honnête, Antonín Dvořák – qui ne cherche pas à révolutionner le langage musical – préfère assimiler, avec émotion et poésie, différentes influences. Il va intégrer à sa musique, de manière subtile, les accents slaves de sa patrie. L'opéra de Smetana sera l'une de ses références. D'un tempérament romantique, il analyse et joue les partitions de Richard Wagner qu'il connaît de mémoire. Classique et fasciné par les grandes formes, il fait de Johannes Brahms son maître et mentor. Ce dernier lui rend bien son admiration et le recommande auprès des plus grands chefs d'orchestre européens. Dvořák va ainsi mener son chemin de compositeur et laisser des œuvres touchantes, magnifiquement orchestrées, au lyrisme coloré de folklore populaire, aux rythmes chatoyants d'évidence.
Si Dvořák porte son opéra sur les traces de Smetana – Rusalka (1901) incarne la fraîcheur, Armida (1903) ambitionne une certaine grandeur formelle – on retiendra surtout, chez ce maître, les neuf symphonies, petites filles de Brahms, ou la musique de chambre, à la nostalgie raffinée, qui évoque les dons mélodiques d'un Franz Schubert. Entre nationalisme et romantisme intemporel, Dvořák a le charme slave.