Dmitri Chostakovitch est sans doute le musicien le plus célèbre d’URSS. Enfant terrible, ses dons musicaux provoquèrent la stupéfaction de ses maitres, Nicolaïev (piano) et Glazounov (composition). Sa première symphonie, composée avant la fin de ses études, lui vaut un vif succès. Il reçoit alors des commandes du gouvernement pour commémorer la révolution d’octobre.
Entre honneurs et disgrâces, Dmitri Chostakovitch célèbre ou dénonce musicalement le parti communiste. Darius Milhaud note : « Ce compositeur dont les yeux rêveurs se cachaient derrière une grande paire de lunette ». Chostakovitch est un homme insaisissable. Il est aussi bien capable d’intégrer les dernières techniques modernes à sa musique que de renouer avec les traditions les plus académiques. Sa troisième symphonie, par exemple, est une tentative unique pour créer une musique inspirée par l’élément dynamique des discours révolutionnaires en prenant en compte les intonations des orateurs. Certains de ses opéras provoquent de véritables scandales.
L'ironie dans l'œuvre de Dmitri Chostakovitch
Marches grotesques, danses macabres, thèmes ironiques, mélodies hésitantes, climats délétères abondent dans la musique de Dmitri Chostakovitch qui cherche une expression directe, au risque de choquer par son mélange de tragique et d’humour. Entres titres conformistes et fausses dédicaces, la musique de ce maître reste l’une des plus troublantes de son époque. Chostakovitch sauvait sa dignité et celle de ses compatriotes par des œuvres clés, dont il espérait que la vérité serait un jour percée.