Joseph Haydn fut d’abord un enfant à la voix miraculeuse, dit-on, si bien qu’il failli connaître le sort des castras lors de ses études à la maîtrise. Ses dons et sa rencontre avec le grand Porpora, le mènent rapidement aux services de la riche maison Esterhazy en 1761. Son existence est alors réglée en fonction des caprices du prince mélomane qui lui commande un nombre incroyable d’œuvres. À tour de bras, le compositeur livre symphonies, opéras, musique de chambre, sonates…
La musique de Joseph Haydn s’épanouit dans le courant classique, dont il est le plus grand représentant. L’abandon de la basse continue, du contrepoint strict au profit d’une forme équilibrée portée par un chant gracieux et naturel font de Haydn le plus moderne de son temps. En 1785, il rencontre celui qui le vénère, Wolfgang Amadeus Mozart, et se lie d’amitié avec ce jeune compositeur hors du commun qui l’appelle, « papa Haydn ». Haydn est un homme discret, assez sombre, parfois drôle, qui voyage peu – sauf trois années passées à Londres où il écrira douze symphonies, sommet de son art.
Le Haydn de La Creation
Après son séjour à Londres, sans doute dans les pas d’Haendel, Joseph Haydn donne de nombreux oratorios d’une intense spiritualité. Fatigué et malade, il ne compose presque plus à partir de 1801. Il fait une dernière apparition publique en 1808 lors d’une audition de la Création, dirigée par Salieri. Le succès est immense, Ludwig van Beethoven court après le maître pour lui baiser les mains. Haydn laisse une œuvre immense, entre noblesse et surprise. Son sens de l’humour, de la surprise en musique, de la perfection et de l’originalité font de Haydn un maître, dans le plus beau sens du terme.