Des jupes plissées aux reflets irisés virevoltent, gracieuses et légères comme les ailes des oiseaux, au centre des quatre colonnes antiques qui encadrent une scène épurée de ses artifices. Une volonté assumée par le chorégraphe et metteur en scène Thierry Malandain, qui rend ainsi hommage aux inspirations premières du compositeur Maurice Ravel et du chorégraphe Michel Fokine, à la création de Daphnis et Chloé.
Composé pour les Ballets russes en 1912, la pièce est une ode aux figures de la Grèce antique – comme il était de mode à l’époque – qui prend la forme d’un ballet néo-classique et conte une histoire d’amour bucolique entre deux adolescents. Sous la baguette de dieu Pan, figure qui semble guider le destin des protagonistes, la passion qui lie Daphnis et Chloé est mise à rude épreuve par la tentatrice Lycéion et le chef des pirates vengeurs Bryaxis, avant de pouvoir enfin trouver une résolution heureuse. En préambule, respectant le programme de la soirée du 8 juin 1912, une réinterprétation moderne aux accents comiques du ballet de Nijinski L’Après-midi d’un Faune voit une géante boîte de mouchoirs remplacer le traditionnel rocher sur lequel s’étalent les fantasmes du Faune – sur fond des compositions exquises de Debussy.
A travers cette production, Thierry Malandain entreprend de « dégenrer » la traditionnelle technique classique : Chloé, loin de la fragile ingénue, devient une femme puissante, maître de son destin et leader de son couple formé avec un Daphnis rêveur et romantique – sublimés dans les pas de Natalia de Froberville et Ramiro Gómez Samón.
Claire Lonchampt (Marie-Antoinette), Mickaël Cont…
Malandain Ballet Biarritz