Kylián est allé en Australie étudier les danses de différentes tribus, qui communiquent entre elles par le mouvement, ne possédant pas de langue commune. Le chorégraphe déclare avoir toujours nourri "une admiration particulière pour la danse aborigène en raison de sa beauté, de son ancrage dans le réel, de son expressivité et de l'importance qu'elle revêt dans la vie de ces sociétés".

Dans son ballet, Jirí Kylián ne tente pas de reproduire ces rituels, ce qui serait considéré comme un vol et un sacrilège dans la mesure où le danseur aborigène fait l'expérience d'une possession individuelle. Le chorégraphe cherche plutôt à forger son propre vocabulaire à partir des notions employées par les Aborigènes. La pièce a été réalisée en étroite collaboration avec chaque danseur de la compagnie, afin que chacun "découvre et matérialise avec un zeste d'autodérision l'animal qui sommeille en lui", explique malicieusement Kylián.