Redécouvrez ces pièces de Stravinsky qui ont marqué le monde de la musique classique du 20e siècle : L’Oiseau de Feu et Le Sacre du Printemps, dans une relecture spirituelle menée par Thierry Malandain, directeur du Centre Chorégraphique National Malandain Ballet Biarritz et l’artiste associé Martin Harriague. Les deux chorégraphes soulignent la spiritualité biblique de L’Oiseau de Feu, passeur de lumière entre la terre et le ciel. Quant au Sacre du Printemps, toute la puissance tellurique du ballet est poétisée dans une danse primitive, brute et sophistiquée à la fois.
La première du Sacre du Printemps au Théâtre des Champs-Élysées le 29 mai 1913 reste le plus grand scandale de l’histoire de la musique. Le public est alors secoué par cette œuvre visionnaire qui bouscule les codes de la musique dite classique : « Tout ce qu’on a écrit sur la bataille du Sacre du Printemps reste inférieur à la réalité. Ce fut comme si la salle avait été secouée par un tremblement de terre. Elle semblait vaciller dans le tumulte. Des hurlements, des injures, des hululements, des sifflets soutenus qui dominaient la musique, et puis des gifles, voire des coups. On y voyait entre autres Maurice Delage, rouge, grenat. Maurice Ravel, combatif comme un petit coq furieux », déclare la peintre Valentine Hugo au micro du journaliste Georges Charensol en 1953.