Comme la fleur du crocus s’ouvre dans la neige, la production des dernières années de Brahms offre certaines de ses plus belles compositions. En effet, c’est dans son grand âge, après avoir mis fin à sa carrière, que le compositeur allemand redécouvre les possibilités expressives de la clarinette ; et c’est ainsi que, grâce à Richard Mühlfeld, naissent les Sonates pour clarinette et piano, op. 120. Tout en gardant une pleine lucidité en matière de composition, le caractère intime, mélancolique et poétique de l’opus 120 semble annoncer la libération de la forme musicale qui sera menée, après la disparition de Brahms, par Debussy, Schoenberg et Mahler.
Dans l’esprit de contrôle et d’apaisement qui habitaient le compositeur, Elena Bashkirova et Wenzel Fuchs nous guident dans la découverte du testament artistique du maître allemand, avec une superbe interprétation des trois mouvements de la Sonate, op. 120, n° 2 en mi bémol majeur. Et c’est le génie de Brahms qui se dévoile au travers du dialogue instrumental entre le piano et la clarinette.
Konzerthaus Dortmund
Elena Bashkirova et ses amis