L’élection de Claudio Abbado à la tête du célébrissime orchestre surprend le monde de la musique, y compris le chef lui-même ! Car de bien des manières, son caractère sympathique (pour tous, il était simplement « Claudio ») contraste avec celui moins accessible d’Herbert von Karajan, qui avait pris de plus en plus de distance avec ses musiciens. De plus, le chef italien se lance à la recherche d’un son plus transparent et décide d’accorder une importance particulière à la musique contemporaine ainsi qu’à Mahler, dont les compositions avaient déjà été interprétées sous la direction de Karajan.
Dans cette œuvre de jeunesse (le musicien n’a que 28 ans lorsqu’il l’écrit !), on retrouve déjà toutes les caractéristiques du style symphonique de Mahler : le son de la nature, ces moments de légèreté, cette ampleur monumentale et cette affinité avec la musique folklorique. La composition parfaitement maîtrisée de cette symphonie met en valeur sans le limiter son optimisme inné, qui fait écho au bonheur de chacun des participants à ce concert de légende.