Au cours de ce brillant concert, Fabio Luisi et l’Orchestre symphonique national du Danemark interprètent les envoûtantes danses orientales de la suite Aladdin de Carl Nielsen, créées en 1919 pour accompagner la pièce fantastique du dramaturge Adam Oehlenschläger. Les musiciens exécutent ensuite la Symphonie n° 6 du compositeur danois, dite « Sinfonia semplice » (Symphonie simple). Nielsen dévoilait ainsi l’ambition de sa dernière symphonie : « chaque instrument est comme une personne endormie, que je dois réveiller à la vie ». Cette œuvre unique tend en effet à considérer chaque instrument comme une individualité indépendante. La Symphonie n° 6, qui se voulait par ailleurs « aussi vivante et gaie que possible », nous apparaît teintée d’ombres et de passages sarcastiques, comme pour trahir les tourments personnels du compositeur. Cette étrange ambivalence fait d’elle une œuvre énigmatique, à la fois lumineuse et angoissante.
London Symphony Orchestra