Le Verbier Festival continue sur medici.tv ! Dans le cadre de la prestigieuse Salle des Combins, le pianiste Mikhaïl Pletnev interprète un programme fascinant, diffusé en direct : deux sonates pour piano de Beethoven, sa toute première et sa dernière.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la Sonate n° 1 (écrite en 1795) sort des codes de composition habituels du genre. Premièrement, elle est en quatre mouvements : Beethoven ajoute en effet un menuet. Deuxièmement, elle est écrite dans une tonalité mineure qui lui confère un caractère plus profond que celui d’un simple divertissement, à une époque où la tonalité majeure prévaut largement. L’œuvre est complexe et transmet toutes sortes d’émotions différentes, mais le fond reste obscur et tragique, comme une magnifique désillusion. Enfin, alors que le dernier mouvement d’une sonate est généralement plus léger, ici il reste en fa mineur et termine sur une note sombre, presque suspendue. La carrière de Beethoven se poursuit et vingt-sept ans plus tard, il compose son ultime sonate pour piano, la n° 32. Elle est tout d’abord bien mal accueillie, pour deux raisons principales : le fait qu’elle ne contienne que deux mouvements, et sa difficulté redoutable. Le premier mouvement, vif et dynamique, contraste infiniment avec le second, une Arietta lente et paisible qui expose un sublime thème suivi de variations de plus en plus complexes. Celle-ci deviendrait vite « mécanique » et dénuée de son superbe caractère aérien sans une grande maîtrise technique de la part de l’interprète, qui lui laisserait tout loisir de ressentir l’œuvre.
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