« Bronfman le brontosaure, monsieur Fortissimo », voici comment le romancier Philip Roth décrit le pianiste soviétique-judéo-nordaméricain, Yefim Bronfman. Dans ce concert enregistré en 1992, il joue aux côtés des Berliner Philharmoniker, sous la baguette du légendaire Kurt Sanderling – toujours aussi brillant avec 80 ans derrière lui.
Le soliste ouvre un programme avec les premières notes du Concerto n°2 pour piano de Saint-Saëns, le plus célèbre de son auteur, ovationné par Liszt après sa première en 1868. Puis, la Symphonie n°4 en fa mineur de Tchaïkovski est dédiée à « son meilleur ami », Nadeja von Meck, avec qui il entretient une relation épistolaire à partir de cette période. « À présent, je suis absorbé par la symphonie que j’ai commencé à écrire encore en hiver, et que je vous dédie car vous y trouverez des échos de vos idées et de vos sentiments les plus profonds », lui écrit-il en 1877. La sonate de Scarlatti en do mineur, offerte en bis, est une respiration idéale entre ces deux monuments de musique.