Pour les pianistes classiques, les vingt-quatre Études de Chopin constituent le Saint-Graal du répertoire. Comme quelques autres compositeurs avant lui, Chopin réussit à composer des exercices qui en plus d’être des trésors de mélodie mettent les compétences des pianistes à rude épreuve. Interpréter les opus 10 et 25 à la suite et en entier revient à gravir l’Everest du répertoire pianistique, entre le départ et le retour aux arpèges retentissants (dans la partition de l’Étude op. 10 n° 1 en ut majeur et de l’Étude op. 25 n° 12, surnommée l’« Océan »), le musicien passe par des moments de grande tendresse (dans l’op. 10 n° 3 « Tristesse » et l’op. 25 n° 1 « La harpe éolienne ») et de formidable virtuosité (comme dans l’op. 10 n° 4 et l’op. 25 n° 11 « Le vent d'hiver »).
Fils et petit-fils de pianistes virtuoses, Lukas Geniušas semble né pour relever de tels défis. Lauréat de plusieurs récompenses internationales (dont le deuxième prix au Concours Gina-Bachauer de Salt Lake City et au Concours Chopin en 2010, ainsi qu’au Concours Tchaïkovski en 2015), il se lance dans l’interprétation de ces vingt-quatre trésors du répertoire pianistique avec la précision technique et le lyrisme raffiné que celles-ci exigent.