Philippe Herreweghe et le Collegium Vocale Gent s’associent à Maude Gratton, soliste d’orgue, dans ce lieu historique qu’est la Cathédrale Saint-Bavon afin de présenter un programme exquis, avec la première mondiale d’Annum per annum, et Für Jan van Eyck, d’Arvo Pärt ainsi que des compositions sacrées de Claudio Monteverdi, Anton Bruckner et Olivier Messiaen.
En 2020, l’Office du tourisme Belgique Flandres & Bruxelles à Paris, Visitflanders, a rendu hommage à l’exceptionnel artiste de la Renaissance Jan Van Eyck, connu pour ses innovations dans la peinture à huile et sa perspective optique. Riche en détails et en couleur, l’art religieux du peintre est enraciné dans le style international gothique, tout en mettant l’accent sur le naturalisme et le réalisme. Le compositeur estonien Arvo Pärt a pris l’Adoration de l’agneau mystique (1432) de Van Eyck – récemment restauré – un retable polyptyque représentant la rédemption céleste et des rassemblements saints autour de l’Agneau de Dieu, comme principale source d’inspiration pour son œuvre musicale. Des puissants accords soutenus et des sonorités retentissantes contrastent avec des passages polyphoniques scintillants, alors que Gratton donne une performance virtuose de cette extraordinaire composition moderniste.
Le programme passe ensuite à des oeuvres chorales réflexives, tandis que les douces mélodies mystiques de Monteverdi, Kyrie, Sanctus-Benedictus et Agnus dei, de son Missa a quattro voci da capella (1641) résonnent à travers la cathédrale. Le Collegium Vocale Gent offre également une interprétation envoûtante et éthérée des motets sacrés de Bruckner, Locus iste (1869) et Os justi (1879).
Le concert s’achève en fanfare tel qu’il a commencé, avec Dieu parmi nous de Messiaen, extrait de La nativité du Seigneur, pour orgue seul. Emblématique de l’harmonie bigarrée et de la complexité rythmique qui caractérisent le style du compositeur, la restitution de Dieu parmi nous de Gratton crée une image sonore d’une puissance monumentale.