Pour Beethoven – partisan des idéaux révolutionnaires qui enflamment son époque – la figure de Prométhée a dû représenter un archétype de rébellion et de libre pensée : une figure digne de la grande musique qu’il destine en 1801 au ballet Les créatures de Prométhée. Cinquante années plus tard, Franz Liszt traduit la capture de Prométhée, l’horrible peine que lui inflige Zeus et sa libération finale en un poème symphonique vif et impétueux. En 1910, Alexandre Scriabine compose Prométhée ou le poème du feu, d’inspiration théosophique comme en témoignent ses thèmes (« Le principe créateur », la « Volonté », « la Raison ») et la force créatrice cosmique qui s’en dégage. Cette œuvre à mi-chemin entre le poème symphonique à la Liszt et le Concerto pour piano est faite d’un seul mouvement construit à partir de « l’accord mystique », proche des conceptions du dodécaphonisme. De son côté, Luigi Nono (1924-1990) est aussi séduit par le mythe et compose une partition sur un livret inspiré d’auteurs aussi variés qu’Eschyle, Walter Benjamin ou Rainer Maria Rilke. L’œuvre sera créée en 1984 à Venise sous la baguette de Claudio Abbado.
Lire la suiteConcert du Prix Nobel 2009