Depuis des premières mesures d’une merveilleuse luminosité à une ultime complainte, Sir Simon Rattle dirige l’excellent London Symphony Orchestra dans l’interprétation des dernières œuvres de Sir Michael Tippett et Gustav Mahler.
Tippett n’a jamais eu peur de faire preuve d’innovation, et l’écriture de sa dernière pièce, « une chanson sans paroles pour orchestre », ne fait pas exception à la règle. Pour créer cette œuvre, le musicien puise son inspiration dans son voyage au Sénégal : The Rose Lake esquisse la représentation qu’il se fait de l’époustouflant lac Retba, le fameux lac Rose. Chaque section de l’orchestre est mise en avant, les percussions sont puissantes et les mélodies s’élèvent pour décrire l’éveil d’un paysage qu’on devine splendide. Alors que The Rose Lake est un hymne à la nature, la Dixième de Mahler, son ultime œuvre symphonique, restée inachevée est proposée ici dans une version restaurée, fruit d’un travail de plusieurs années, est la lamentation d’un homme désespéré. En 1910, le maître autrichien se sait condamné par une grave maladie cardiaque et son mariage est un échec. Il compose alors sa Symphonie n° 10, au dos de laquelle il note lui-même : « Adieu, adieu ».