Avec ses cent dix-neuf musiciens, l’Orchestre de Paris donne plus d’une centaine de concerts chaque saison, défendant le répertoire des XXe et XXIe siècle. Au Festival d’Aix-en Provence où elle en résidence, la phalange fêtait ses cinquante ans en 2017, sous la baguette de Duncan Ward. Originaire de Grande-Bretagne, celui-ci dirige l'Orchestre des Jeunes de la Méditerranée, dispositif de formation et d’insertion professionnelle au sein du Festival Internation d'Art Lyrique d'Aix-en-Provence. Il est aussi un compositeur accompli et publie aux Éditions Peters.
Deux Suites pour petit orchestre (1921 et 1925) de Stravinsky viennent ponctuer ce programme. Leur forme miniature, qui s’inscrit dans la « musique d’ameublement » conceptualisée par Satie, est un cadre idéal pour accueillir deux œuvres injustement négligées. La Troisième Symphonie de Schubert, œuvre de jeunesse, ne rencontre pas tout de suite le succès. Le public viennois boude alors le genre de la symphonie. Ce n’est que 50 ans après la mort du compositeur, en 1881, que le public saura apprécier, entre autres, le crescendo rossinien du final, avec sa tarentelle endiablée aux allures d’opera buffa. Autre symphonie malmenée, la Quatrième de Beethoven pâtit de l’effet « sandwich ». Campée entre la Troisième et la Cinquième, elle a tout l’air, selon les mots de Schumann, « d’une menue dame grecque prise entre deux dieux nordiques ». Ce programme vient cependant lui donner une place finale primordiale, relevant son caractère tantôt délicat, tantôt monumental.