«Un opéra en robe d’ecclésiastique», c’est ainsi que le chef d’orchestre Hans von Bülow ironisa sur le Requiem composé par le maître de l’opéra. Soutenu par un effectif instrumental imposant, l’effet dramatique est assuré et la partition déjoue les attentes traditionnelles d'un genre musical très codifié. Mais peut-on reprocher à Verdi son grandiose dies irae aux accents apocalyptiques et l’incroyable diminuendo du libera me final ? Il y a une sincérité profonde et une foi vibrante dans cette œuvre composée pour le héros de l'unité italienne, l'écrivain Alessandro Manzoni. Ce dernier était en effet un ami du compositeur, lui-même très engagé politiquement pour l’affirmation de la nation italienne, et le Requiem fut joué pour la première fois pour l’anniversaire de la mort de l’écrivain. Seule messe écrite par Verdi, un mélange de son génie opératique et un hommage très personnel inspiré par la mort d’un ami cher.
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Photo : © Anton Zavyalov