En 1995, Josef Nadj intègre le Centre chorégraphique national d'Orléans. Le chorégraphe, né en Serbie en 1957, a connu un parcours riche et multidisciplinaire : enfant, il dessine, pratique la lutte, la musique, le sport, les échecs. Il étudie par la suite l'histoire de l'art et la musique, s'intéresse à la photographie. Arrivé en France en 1980 pour poursuivre sa formation, il y prend encore des cours de tai-chi, de butô ou de danse contact...
Dans ce film juxtaposant interviews et moment de danse filmée, on découvre le travail du chorégraphe, qui se définit lui-même comme un artisan, travaillant jour après jour les gestes de ses danseurs, approfondissant certains motifs de mouvement. Artisan mais aussi linguiste ! En cherchant sans fin les possibilités qu'offrent ces gestes et toutes leurs infimes variations, Josef Nadj construit un univers de signes, signes qui apparaissent d'eux-mêmes, c'est-à-dire ne portant pas de symbole explicite. S'ouvre alors dans cette danse une dimension neuve, d'inspection et d'introspection sur l'Homme, son rapport à l'espace et aux espaces dont il est le créateur. En toute humilité, Joseph Nadj sonde ces questions simples qui appellent des réponses infinies. Ses chorégraphies laissent apparaître une grande sensibilité et une émotion certaine.
