La vie d'un musicien d'orchestre est merveilleuse. Mozart, Schubert et Strauss sont toujours autour de vous. Toute la journée, vous entendez de la belle musique. Ce que d'autres sont prêt à payer cher, vous en tirez vos revenus. Vous êtez doué, apportez la joie aux gens qui vous écoutent, tout le monde vous aime. Et il y a de fortes chances pour que vous vous sentiez seul, épuisé, et que vous soyez alcoolique.
Les musiciens exercent le troisième métier le plus stressant au monde, devancé seulement par ceux des contrôleurs aériens et des médecins urgentistes. Leurs horaires de travail ne coïncident pas avec ceux du reste de la société, ils vivent solitairement. Les musiciens décrivent toutes sortes de comportements symptômatiques d'une angoisse profonde lorsqu'ils sont sur scène : les doigts qui se glacent, les membres qui tremblent, les cœurs qui battent la chamade, et les trous de mémoire.
Les études montrent que 20 à 30% des musiciens font appel à une quelconque forme de médication pour alléger leur stress. Un petit verre ou deux, des sédatifs, un peu de drogue, et l'angoisse s'évapore. C'est la solution de facilité. D'autres s'en réfèrent à des psychanalystes, pour découvrir ce qu'ils attendent d'eux-mêmes, comprendre ce qui se produit pendant l'interprétation, et d'où provient le sentiment. Mais le combat contre ces appréhensions n'est pas toujours simple. L'angoisse de la scène mène fréquemment les artistes à des maladies psychosomatiques plus graves.