En 1971, le gouverneur de l’État de New York réprime dans le sang les revendications anti-racistes de plusieurs centaines de détenues de la prison d’Attica. Un an plus tard, Shepp publie Attica Blues, un ambitieux oratorio faisant le pont entre Duke Ellington et la révolte funk, en mémoire aux victimes du scandale politique. Quarante ans après sa création, en 2012, l’œuvre reprend vie au Festival Jazz à la Villette.
Archie Shepp compte parmi ceux qui, au début des sixties, ont remis en question les hiérarchies établies de la musique, dans le cadre du mouvement « free jazz ». Avec le pianiste Cecil Taylor ou le trompettiste Bill Dixon, l’artiste trouve dans cette approche un écho à sa propre rage.