Cecil Taylor commence sa carrière en tant que pianiste classique avant de devenir l’un des pionniers du free jazz. Le musicien se fait connaître dans les années 50, il se produit sur scène et participe à des sessions d’improvisation. Il assiste au déclin du bebop, aux débuts du post-bop et pourtant son jeu est absolument unique : même dans ses enregistrements les plus anciens, ses contemporains perçoivent un sentiment de liberté qui lui est propre.
Dans les années 60, la musique de Cecil Taylor devient de plus en plus complexe, et à la fois plus libre. Il ne franchit cependant aucune ligne : il crée les limites de son propre art. Inspiré par le style de Charlie Parker, sa pratique de l’avant-garde jazz est imprégnée de sa sensibilité au blues.
À l’époque où ce concert est enregistré, en 1984, sa contribution à la musique est déjà indiscutable, et la critique voit en lui le protecteur de l’essence même du jazz. Au cours de cette soirée au Festival d’été de piano de Munich, le public se régale d’un Cecil Taylor au plus haut de son art ! « Le piano est un orchestre à lui tout seul », disait-il. Une maxime qu’illustre parfaitement ce concert exceptionnel.