À son décès en février 2021, le pianiste Chick Corea laisse un vide immense et un héritage grandiose (rappelons ses soixante-sept nominations et ses vingt-cinq victoires aux Grammys !). Son duo avec Gary Burton était une véritable institution dans le monde du jazz, qui a largement contribué à la popularisation d’une musique sophistiquée pendant les cinquante ans qu’a duré leur collaboration (ils enregistrent leur premier album, Crystal Silence, en 1972). Pionniers du jazz fusion et ambassadeurs éminents de leur instrument respectif, les deux musiciens étaient très demandés, aussi bien par les orchestres philharmoniques que par les petits clubs de jazz ou les salles de concert virtuelles, telles que la série Tiny Desk lancée par la radio NPR Music.
Au cours de ce concert de 1997 au festival d’été de piano de Munich, ils interprètent principalement des morceaux extraits de Native Sense, leur album sorti cette même année. Grâce à son impeccable jeu à quatre baguettes, Gary Burton a la versatilité nécessaire pour suivre la subtilité et la rapidité de Chick Corea et si d’ordinaire c’était le pianiste qui assurait la section rythmique et le vibraphoniste la couleur et la texture, ils étaient capables d’échanger leur rôle en un clin d’œil, grâce à un dialogue presque télépathique devenu légendaire dans l’histoire du jazz.
