Christian Scott est le trompettiste qui étend la musique jazz à sa frontière, modelant le grand genre afro-américain à une forme de la musique internationale et improvisée : batterie africaine, raga indien, grooves caribéens… caractérise ce que l'on surnomme « stretch musique ». Son son se caractérise par un contenu mélodique et rythmique riche. Alors que la musique occidentale est souvent centrée sur la mélodie, la musique afro revendique sa propre mélodie, qu'elle intègre à des rythmes transcendants. S'il y a jamais eu un ambassadeur pour cette aventure, c'est bien le chef Christian Scott aTunde Adjuah (il a été fait chef des tribus afro-néo-orléniennes, connues sous le nom de Black Indians) : averti, charismatique et plein de vie, il est le pilote d'un voyage musical aux prolongations infinies.
Ici, dans la belle salle Jazz a Vienne en France, il a présenté un spectacle en 2017 où il a joué des morceaux du trio d'albums qu'il a sorti cette année-là : « Ruler Rebel », « Diaspora » et « The Emancipation Procrastination ». Il est rejoint par une troupe de musiciens sans frontières, dont certains sont ses compagnons réguliers, comme le percussionniste ghanéen Weedie Braimah et le pianiste américain Lawrence Fields. Le bassiste Max Moran et le percussionniste Mike Mitchell assurent la base rythmique tandis que la flûtiste Elena Pinderhughes et, bien sûr, Scott lui-même partent dans des envolées multiculturelles au devant de la scène.
