Dans la classieuse salle de l’opéra Garnier de Monte-Carlo, Eric Legnini regroupe des musiciens de génie pour interpréter les titres les plus renommés du répertoire vocal du jazz au siècle dernier. Le pianiste d’origine belge se positionne ici quasiment en sideman, accompagnant avec volupté tantôt la voix rocailleuse du ténor Hugh Coltman, tantôt celle, plus enrobée, de Celia Kameni, ou encore les inflexions vocales malicieuses de Thomas Dutronc. Chacun de ces standards est aussi l’occasion pour les instrumentistes, comme Airelle Besson ou Eric Legnini lui-même, de se lancer dans des solos qui démontrent une connaissance experte de leur instrument.
Ce concert est en lui-même toute une ambiance : élégance, maîtrise, puissance et énergie sont au rendez-vous, le tout magnifié par l’accompagnement du contrebassiste Thomas Bramerie, ou encore du batteur Manu Katché. La qualité primordiale de cette prestation est la suivante : qu’ils aient le rôle de sideman ou de soliste, les musiciens que l’on peut écouter et voir ici sont tous des maîtres du jazz, réputés et récompensés pour leur fastueuse carrière. En un mot, un tel mélange peut à la fois se lire comme le témoignage émouvant de leur profonde passion pour le jazz vocal d’antan et de leur incroyable humilité musicale.
