Quincy Jones était déjà considéré comme un jeune prodige avant cette représentation de 1960 à Paris. À vingt-sept ans, il avait quitté deux bourses de musique (une du Berklee College of Music) pour rejoindre les Big Bands de Lionel Hampton et Dizzy Gillespie et avait été chargé de composer et de faire des arrangements pour Cannonball Adderley, Count Basie, Ray Charles, Sonny Stitt, Sarah Vaughan et Dinah Washington. Mais alors qu’il est déjà bien installé dans le monde du jazz, il décide d'élargir ses horizons en étudiant sous la direction de la « plus grande professeure de musique de tous les temps », Nadia Boulanger, à Paris en 1957. En France, Quincy compose pour les cordes, ce qui lui était interdit en tant qu'artiste afro-américain c’est ainsi qu’il commence sa carrière en tant que leader.
En 1960, il tourne avec un groupe pour le spectacle de Broadway, Free and Easy, mais la production fait faillite, le laissant face à lui-même et sans ressource sur la route en Europe, avec dix-sept musiciens à payer et une dette grandissante. Malgré tout, le groupe poursuit dix mois sa route bien qu’affamés, animant des spectacles comme nous en voyons ici. C’est un moment charnière de la carrière du grand producteur, prouvant que le jazz est une force d’unité au-delà des préoccupations financières.
Dans cette deuxième partie du concert, le groupe continue de jouer des grands classiques du jazz avec caractère et un sens du swing imparable. On notera en particulier les solos de Clark Terry et Budd Johnson, dont la présence scénique remarquable. « Je me souviens de Clifford » marque notamment un grand moment, en hommage au seul et unique Clifford Brown.
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