« Le vrai génie sans cœur est un non sens. Car ni intelligence élevée, ni imagination, ni toutes deux ensemble ne font le génie. Amour ! Amour ! Amour ! Amour ! Voilà l'âme du génie », affirme Mozart. C'est encore avec beaucoup d'amour que le prodige de la musique compose, à 16 ans, son 3eme opéra et 2nd opera seria, Lucio Silla (créé à Milan en décembre 1772). Mozart excelle dans ce genre sérieux d’opéra, à l'opposé de l’opera buffa, qui séduit le public napolitain. Beaucoup de ses œuvres les plus connues empruntent à ce genre, notamment La Clémence de Titus créée vingt ans plus tard. Dans cette production originale du Teatro Real de Madrid, un casting idéal apparaît dans une mise en scène minimaliste pour servir ce chef-d'œuvre, avec un orchestre sous la direction d'Ivor Bolton.
Lucio Silla se base sur la figure de Lucius Cornelius Sulla Felix, dictateur et général romain prédécesseur de Jules César, gouvernant au premier siècle avant JC. Dans ce drame historique, Lucio Silla est obsédé par la fille de son ennemi Caius Marius, Giunia, elle-même amoureuse de Cecilio, sénateur romain que Lucio a exilé. Giunia rejette Lucio Silla. Pendant ce temps, Celia, sœur de Lucio, conspire avec Cinna, ennemi politique de son frère, un attentat contre le dictateur… Une profonde réflexion morale sur la vengeance, la trahison, l’honneur et le pardon mène à un dénouement inespéré.
