La vengeance éternelle d’Azucena revient enflammer l’auditoire dans cette production d’Il trovatore de Verdi au festival de Maggio Musicale Fiorentino. Des bûchers, des triangles amoureux, des enfants perdus et des boissons empoisonnées s’enchaînent acte après acte, mais l’œuvre orbite en vérité autour du personnage de la gitane espagnole, tant et si bien que son auteur aurait voulu lui dédier le titre de la pièce. D’ailleurs, elle est la première d’une glorieuse lignée de personnages féminins aux caractéristiques similaires : il suffit de penser à Ulrica d’Un ballo in maschera, à Eboli de Don Carlos, à Amneris d’Aida.
Dans ce rôle de mezzo-soprano dramatique, Ekaterina Semenchuck brille grâce au pathos et à l' esprit tragique de sa caractérisation. Elle est rejointe par Fabio Sartori, interprète résolument verdien, en tant que le trouvère Manrico. Parmi les moments plus idylliques, remarquons le duo L’onda dei suoni mistici, le seul moment de paix accordé au héros et à son amour la dame Leonora, interprétée par l’excellente María José Siri. La direction du légendaire Zubin Mehta marque le succès de cette production, en collaboration avec le metteur en scène Cesare Lievi et son équipe artistique.
Photo © Alberto Conti
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