Ivry Gitlis est l'un des violonistes les plus populaires de son temps. Il a su réunir l'intégrité d'un parcours musical exigeant à des expériences artistiques originales et toujours renouvelées.
Originaires d'Ukraine, les parents d'Ivry Gitlis s'installent en Israël en 1921. Un an plus tard, Ivry Gitlis naît à Haïfa. Ses parents, non musiciens, encouragent la précocité musicale de leur enfant et lui fournissent un premier violon. Les progrès sont impressionnants ; Ivry Gitlis, qui travaille auprès de Mme Velikovsky (élève d'Adolf Busch), donne son premier concert à l'âge de sept ans. Soucieux de parfaire son éducation musicale, Ivry Gitlis s'installe en France et intègre le Conservatoire dans la classe de Jules Boucherit. Son prix en poche, il décide de se perfectionner auprès de Georges Enesco, Carl Flesch et Jacques Thibaud.
L'armistice signé, Ivry Gitlis effectue ses débuts avec l'Orchestre philharmonique de Londres. Alors que Glenn Gould inaugure la reprise des liens artistiques entre le Canada et l'U.R.S.S. au milieu des années 1950, Ivry Gitlis est, en 1963, le premier violoniste israélien à jouer dans un pays qui contraint encore souvent ses artistes à l'exil. Ivry Gitlis effectue ses premières tournées aux États-Unis avec Eugène Ormandy et Georges Szell et grave les grands concertos pour violon de son siècle (de Berg à Bartok, en passant par Sibelius).
Ivry Gitlis choisit ensuite de s'installer à Paris, ville où il accroît considérablement sa notoriété. Cette célébrité n'éloigne nullement le violoniste de l'essentiel. Bien au contraire, il se passionne pour la musique de son temps et interprète des pièces écrites pour lui comme la Pezze per Ivry de Bruno Maderna, et défend la musique de Xenakis. A la rencontre de tous les publics, dans tous les continents, Ivry Gitlis témoigne, comme peu, de l'échange permis par la musique.
Familier de nombreux styles musicaux et sachant voyager de l'un à l'autre sans difficulté, il crée des festivals et rencontre tous les publics. Pour ce violoniste de génie, qui peint et écrit à ses heures, la musique n'existe pas sans une communication et un partage immédiat.
Distinction : Grand Prix du disque pour l'enregistrement du Concerto à la mémoire d'un ange d'Alban Berg.