« Parées de leurs habits de noces, des couronnes de fleurs sur la tête, des anneaux étincelants à leur doigts, les willis dansent au clair de lune comme les elfes. Leur figure, quoique d'un blanc de neige, est belle de jeunesse ; elles rient avec une joie si effroyable, elles vous appellent avec tant de séduction, leur air a de si doucettes promesses ! Ces bacchantes mortes sont irrésistibles » : voici en quels termes Heinrich Heine décrit les willis, ces créatures fantastiques de la mythologie, au cœur de Giselle, devenu archétype du ballet romantique. Mortes avant le jour des noces, ces fiancées emportent les hommes qu’elles croisent dans une danse qui le mènera à la mort.
Les wilis inspirent Théophile Gautier qui en suggère l’argument à Henri de Saint-Georges, auteur du livret qu’Adam mettra en musique. La chorégraphie établie par Jean Coralli et Jules Perrot est ici reprise par Marius Petipa, frère de Lucien, lui-même partenaire de Carlotta Grisi, étoile italienne créatrice du rôle de Giselle qui lui avait été destiné. La première de cette chorégraphie au Théâtre impérial Mariinski en 1887 marque le début de l'approche moderne de ce ballet qui perdure depuis lors.
