Marius Petipa est considéré comme le père du ballet russe. Le danseur et chorégraphe fait sa carrière à Saint-Pétersbourg, où il a fondé l’école russe du ballet et donné naissance à ses plus grandes créations.
De Marseille...
Entouré d’une famille de danseurs, le jeune Marius est irrésistiblement attiré par la danse. Il se rend rapidement compte que le ballet romantique s’essouffle malgré le succès de Giselle. Il veut renouveler le genre. En 1841, alors que sa carrière le mène à Paris et à Bordeaux (où il est nommé étoile), il donne naissance au premier ballet narratif : La Jolie Bordelaise.
... à Saint-Pétersbourg
Après trois années passées à Madrid, Marius Petipa est invité à travailler une année à Saint-Pétersbourg, il y demeurera presque toute sa vie. Premier danseur du Théâtre Impérial, il devient son chorégraphe officiel en 1862 ; La Fille du pharaon est son premier succès. Le Tsar lui-même vient le féliciter. Marius Petipa commence alors à travailler dans tous les théâtres du ballet impérial et dirige l’École impériale de ballet de 1855 à 1887. Il crée Don Quichotte (1869) et La Bayadère (1877).
Tchaïkovski, le coup de foudre artistique
On raconte que sa rencontre avec Tchaïkovski se déroule au Théâtre Mariinski, lors d’une représentation de La Bayadère. Alors que Petipa monte sur scène pour saluer, il se tourne vers la loge de Tchaïkovski et s’exclame « Si seulement le plus grand compositeur russe pouvait composer pour notre théâtre. » La Belle au bois dormant (1890), Casse-Noisette (1892) et Le Lac des cygnes (1895) naissent de cette superbe union artistique.
Le ballet académique russe de Petipa
C’est un ballet narratif souvent inspiré de légendes et de contes ; il est influencé par la grâce et l’onirisme du ballet romantique mais aussi par la fatalité slave ; c’est un spectacle total, tout le corps de ballet est mobilisé ; certains personnages ne dansent pas ou peu ; et le tutu se raccourcit !
Après les adieux, la relève
Auteur d’une soixantaine d’œuvres, Marius Petipa fait ses adieux en 1904. Il termine ses jours au bord de la mer Noire laissant derrière lui un héritage immense. À sa mort en 1910, les Ballets Russes de Serge de Diaghilev triomphent à Paris – Petipa en a formé les danseurs à École impériale du ballet. Plus tard, le virtuose Rudolf Noureev se nourrira de son œuvre pour donner naissance à son propre répertoire.