Giselle date d'une époque où les librettistes étaient fascinés par le surnaturel. Un corps de ballet d'esprits, de sylphes ou de Willis enchaîne les cœurs des hommes, si bien qu'il leur est impossible de vivre dans le monde réel. Les Willis étaient vêtues de longues jupes blanches (elles en portent encore aujourd'hui) et leur style de danse nouveau et fluide fit sensation auprès du public. Les grandes étoiles de l'ère romantique étaient Carlotta Grisi, Fanny Elssler et Marie Taglioni, et c'est Carlotta Grisi qui créa le rôle de Giselle.
La première soirée est un triomphe, et Giselle ne tarda pas à être produite sur toutes les scènes européennes. Le directeur des Théâtres impériaux de Russie dépêcha son maître de ballet à Paris pour voir la production afin que la Russie puisse en tirer sa propre version. C'est celle-ci, révisée plus tard par le grand chorégraphe Marius Petipa, qui demeure aux répertoires des troupes actuelles, ayant été ramenée à Paris par Diaghilev le 18 juin 1910 avec Tamara Karsavina dans le rôle de Giselle et Vaslav Nijinski dans le celui d'Albrecht.
Margaret Dale, la productrice et réalisatrice de cette version télévisée du ballet, a choisi la ballerine du Royal Ballet Nadia Nerina pour interpréter Giselle. C'est pour elle qu'Albrecht Dale a invité le danseur soviétique étoile du ballet du Bolchoï Nikolaï Fadeïetchev à danser le rôle d'Albrecht, le danseur de caractère Niels Bjørn Larsen incarnant Hilarion, le garde-chasse amoureux de Giselle. Lydia Sokolova danse la mère de l'héroïne et Margaret Hill la Reine des Willis. Il est intéressant de noter que Peter Wright, qui joue l'écuyer d'Albrecht en plus d'être le maître de ballet de cette production, devint ensuite réalisateur pour la télévision, puis directeur du Sadler's Wells/ Birmingham Royal Ballet, et qu'on lui doit l'actuelle production de Giselle du Royal Ballet.