Bien qu’ayant dû lutter pour asseoir sa réputation, Giuseppe Verdi n’en est pas moins devenu le compositeur lyrique le plus marquant de tout le XIXe siècle. Maîtrisant à la fois les vastes fresques historiques (Aïda, Le Trouvère, Don Carlo et Un Bal masqué) et la peinture sociale contemporaine, Verdi produit des mélodies au pouvoir envoûtant et prend le temps de doter ses personnages d'une profondeur psychologique rare. Marqué par le génie dramatique de Shakespeare, Verdi s’inspirera de l’œuvre du poète anglais à trois reprises avec Macbeth, Otello et Falstaff, soit pour y explorer la folie, soit au contraire pour laisser libre cours à l’exubérance de l’opera buffa.
Compositeur romantique par excellence, Verdi fut aussi une figure emblématique du Risorgimento italien, mouvement d’unification nationale mené par Cavour et Garibaldi. Certaines de ses œuvres furent adoptées comme de véritables hymnes par les insurgés. Patria oppressa notamment, chœur extrait de Macbeth, servit de chant de ralliement, la société italienne voyant dans ce chant un parallélisme entre la domination autrichienne contemporaine et l’usurpation du pouvoir par un roi criminel. Dans la tourmente des évènements révolutionnaires, le nom de Verdi apparu sur tous les murs. Acronyme de Vittorio Emanuele Re D’Italia (Victor Emmanuel Roi d’Italie), « VERDI » servit de graffiti contestataire destiné à défier l’autorité de l’occupant ultramontain.
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