Energique et joyeuse, voici deux mots qui décrivent justement cette collaboration entre Ott et Tristano sur la scène du Heidelberger Frühling ou « Printemps de Heidelberg ». Ce festival international et annuel de musique se tient depuis 1997 en mars et avril dans la ville romantique allemande. Le programme, entièrement conçu par les deux amis pianistes, s’intitule « Scandale », en écho au scandale que fut la création du Sacre du Printemps de Stravinsky. En 1913, au Théâtre des Champs Elysées, le Sacre n’était pour beaucoup que « massacre ».
Deux œuvres de Ravel annoncent la couleur : Le Boléro, transposé au piano par le compositeur lui-même en 1929 et La Valse, « poème chorégraphique » dont la seconde version pour deux pianos s’est imposée. Le concert se poursuit avec Nuages et Fêtes de Debussy, les deux premières de ses Trois Nocturnes auxquelles il faut donner ici un sens plus décoratif que le terme habituel d’une « musique pour la nuit ». Après A soft shell groove pour deux pianos de Tristano, l’œuvre emblématique du XXe siècle et thématique du concert qu’est Le Sacre, vient couronner cette soirée.
