Ce fut un juste et digne adieu. Musique, parole et silence ont joué de concert dans cet hommage à Claudio Abbado, immense chef et fondateur d'orchestres mort le 20 janvier 2014. L'Orchestre du Festival de Lucerne se souvient d'un homme et ami dévoué, d'une attention rare au détail. Le podium, laissé inoccupé pour le premier mouvement de la Symphonie « inachevée » de Schubert, en dit long sur le vide que laisse le grand homme en quittant ce monde.
« L'intensité émotionnelle était incroyable : elle ne pouvait être que l'œuvre de vrai musiciens, ceux capables d'amour », lit-on dans le Neue Zürcher Zeitung à propos de cette soirée mémorable. Au programme, outre l'Allegro moderato de la Septième de Schubert, le Concerto pour violon, dit « à la mémoire d'un ange » de Berg, et l'Adagio de la Troisième de Mahler, un compositeur qui n'avait plus de secret pour le chef italien.