Pour son premier concert en tant que directeur musical de l’Orchestre de Paris en 2016, Daniel Harding explore la grande œuvre dramatique de Schumann, les Scènes de Faust. Une fresque puissamment romantique !
Depuis le XVIe siècle, peu de figures romanesques ont autant inspiré les artistes que le Docteur Faust, véritable incarnation de l'homme romantique. Poètes, penseurs et compositeurs se passionnent pour l’œuvre de Goethe, souvent présentée comme son magnum opus. Parmi eux, Spohr, Mendelssohn, Berlioz, Wagner, Liszt et Schumann. Contrairement à ses contemporains Berlioz et Gounod, Schumann met d’abord en musique la transfiguration du héros et non ses aventures terrestres. Entre longue gestation et pauses prolongées, il lui faut près de dix années (1844–1853) pour parachever ses mirifiques scènes. Fasciné par cette œuvre depuis son adolescence, il nourrit d’abord le projet d’en faire un opéra—une idée qu’il abandonne finalement au profit d’un oratorio. Alors qu’est donnée en 1848 à Dresde une version de la scène finale, Schumann dit à Martin Gustav Nottebohm : « Ce qui m’a causé la plus grande joie, ce fut d’entendre beaucoup de gens me dire que grâce à ma musique ils avaient pour la première fois compris le poème. »
Photo : Daniel Harding © William Beaucardet