Pour démarrer sa collaboration avec l’Orchestre Philharmonique Tchèque, le très honoré sir Simon Rattle dirige des œuvres de deux génies : Dvořák et Mahler. La grande mezzo-soprano thèque Magdalena Kožená et le ténor Simon O'Neill rejoignent le chef pour les parties lyriques du Chant de la Terre (Das Lied von der Erde) de Mahler.
Forte et originale, la symphonie de Mahler témoigne de la fascination de celui-ci pour la poésie chinoise – comme celle de Li Bái (701-762) ou de Qián Qi (710-782), adaptée en allemand par Hans Bethge. Des instruments insolites comme le célesta ou la mandoline nous emportent en Extrême-Orient, où leur imagination portait de nombreux artistes européens du début du XXe siècle. C’est pourtant moins l’exotisme qui anime Mahler que la contemplation des beautés de la terre : « La terre respire, toute calme et ensommeillée… Les oiseaux sont blottis, silencieux, sur leurs branches. Le monde s’endort. » Un chef-d’œuvre !
