Plongée dans l'œuvre de Francis Poulenc avec ses amis musiciens Denise Duval, Jean-Pierre Rampal, Jacques Février.
Sur la scène de la Salle Gaveau à Paris, un soir de 1959, Francis Poulenc, au piano, accompagne ses amis musiciens qui interprètent ses œuvres. Avec ce film, nous tenons le meilleur portrait possible du compositeur.
Pianiste de formation, né en 1899 à Paris, Poulenc n'étudiera jamais la composition au conservatoire, mais suivra quelques leçons auprès de Charles Koechlin. Il remporte ses premiers succès avec Rhapsodie Nègre ou Le Bestiaire (sur des poèmes d'Apollinaire) où se devine déjà l'originalité de sa musique. Au début des années vingt, il fait partie du Groupe des Six, formé de compositeurs que leur goût pour le jazz, le music-hall, la mélodie populaire et l'humour a réunis sous l'influence de Jean Cocteau.
Dans la vie de Francis Poulenc, l'amitié a la part belle. D'abord celle qui le lie à Denise Duval, la soprano qu'il a découverte, avec Cocteau, aux Folies Bergères. Elle sera sa muse et il lui écrira ses plus belles pages lyriques : Les Mamelles de Tirésias, Dialogue des carmélites et La voix humaine. Accompagnée par Poulenc au piano, de sa voix flûtée, elle livre des extraits de ces trois œuvres. Puis elle nous offre deux mélodies de La courte paille, un ravissant recueil de brèves pièces écrites à son intention par Poulenc pour qu'elle les chante à son petit garçon.
Le pianiste Jacques Février, lui, c'est l'ami d'enfance. Il sera le dédicataire du Concerto pour deux pianos qu'il crée avec le compositeur en 1932 à la Biennale de Venise. L'œuvre n'a rien perdu de son charme trois décennies plus tard, en 1962, sous les doigts des mêmes interprètes accompagnés par l'Orchestre National de la RTF sous la direction de Georges Prêtre.
Un an plus tard, Francis Poulenc s'éteint. Un concert en son hommage est organisé par ses amis pour la télévision française. Parmi eux, on retrouve Jacques Février, bien sûr, mais aussi Gabriel Bacquier qui nous offrent un florilège de ses mélodies : Hôtel, Voyage à Paris, Les gars qui vont à la fête, L'offrande, Invocation aux Parques, La belle jeunesse…
Nous voilà de nouveau sur la scène de la Salle Gaveau en 1959, avec la cantilène de la Sonate pour flûte et piano, une des plus belles pages du compositeur écrite « dans la bonne humeur, à l'hôtel Majestic à Cannes. » Son flûtiste est Jean-Pierre Rampal, à la fois créateur et dédicataire de cette pièce « d'une difficulté de bon aloi », confie l'interprète. Le sentiment mélodique à l'état pur.
Archives :
- Jeunesses musicales de France, réalisé par Denise Billon, INA, 1959.
- La musique et la vie, réalisé par Roger Benamou, INA, 1961.
- Les secrets de l'orchestre, réalisé par Marcel Bluwal, INA, 1962.
- Les grands maîtres de la musique, réalisé par Maurice Beuchey, INA, 1964.