Collectif à modalité variable, Les Dissonnances joue sans chef d’orchestre et se confronte ici à l’ambitieux Mystère de l’instant (1989) de Dutilleux. Véritable défi pour tout orchestre à cordes, cette succession « d'instantanés » est composée d'une dizaine de séquences de proportions très variables, fixant chacune un aspect particulier de la matière sonore. Les idées sont énoncées comme elles se présentent, sans allusion à ce qui précède ou ce qui va suivre. Ce mystérieux moment présent entre alors en résonnance avec le travail d’écriture qui, pour Dutilleux, s’apparente à un rituel « avec sa part de mystère et de magie ».