« Je prends un bout de papier, j’y trace quelques portées sur lesquelles vient bientôt se poser un andantino à quatre parties pour l’orgue… ». Une soirée cartes entre gentlemen, quelques notes gribouillées au coin d'une table, et c'est la naissance d'un oratorio bouleversant, L'Enfance du Christ. Avec une partition pleine d'archaïsmes et de modes anciens, Berlioz rend hommage à la musique française du XVIIe siècle. Chef-d'œuvre étonnant, voire déroutant, il retrace la vie du Christ, de sa naissance à ses 30 ans : « Le songe d’Hérode », « La fuite en Égypte » et « L’arrivée à Saïs ». Créé en 1854 sous la baguette même du compositeur, il est – encore aujourd'hui –, rarement joué. C'est ici sous la baguette de James Conlon qu'il reprend vie, avec la mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac en Marie et Stéphane Degout en Joseph.