Figure sulfureuse et légendaire, Herbert von Karajan a su incarner l'image du chef d'orchestre tout puissant. Il dirige ici l'Orchestre de Paris dans la célébrissime Symphonie fantastique de Berlioz, lui offrant au passage le plus beau tissu orchestral que l'on puisse imaginer.
Nommé directeur musical à vie de l'Orchestre Philharmonique de Berlin à la mort de Furtwängler en 1955, Karajan accepte le poste de conseiller musical de l'Orchestre de Paris en 1969. L'idylle parisienne ne dure que deux ans, le temps pour Karajan de fixer sur pellicule la Symphonie fantastique de Berlioz. Soucieux de son image et peu enclin à laisser aux autres le soin de le filmer, Karajan collabore ici avec Roger Benamou. Benamou parvient à saisir l'image d'un chef qui se jette les yeux fermés dans la partition et dirige tête baissée. Il souligne la vision sombre et massive de cette Fantastique par des plans très serrés, des angles inhabituels ; bref, par un style aussi personnel que celui de Karajan.