Mstislav Rostropovitch dirige les Berliner Philharmoniker à l'occasion du concert du Nouvel An 1990. Au programme : Romeo et Juliette et l'Andante Cantabile de Tchaïkovski, le Monologue pour alto et orchestre à cordes d'Alfred Schnittke, et les Interludes de Lady Macbeth de Mtsensk de Chostakovitch.
Créée le 4 mars 1870 à Moscou, l'ouverture fantaisie Romeo et Juliette est une œuvre composée par Piotr Ilitch Tchaïkovski d'après le drame de Shakespeare. Le compositeur remania cependant à deux reprises cette partition magistrale, et c'est désormais la dernière version, datant de 1880, qui est la plus régulièrement interprétée. Articulée autour de deux grands thèmes, celui de la discorde et celui de l'amour, cette œuvre reçut un accueil très favorable et est encore aujourd'hui considérée comme l'un des chefs-d'œuvre du compositeur russe. Mstislav Rostropovitch interprète par ailleurs en tant que soliste l'Andante Cantabile de Tchaïkovski, accompagné par les Berliner Philharmoniker.
Parallèlement à ces œuvres de Tchaïkovski emblématiques du romantisme tardif russe, Mstislav Rostropovitch dirige les Interludes de Lady Macbeth de Mtsensk de Dmitri Chostakovitch et le Monologue pour alto et orchestre à cordes d'Alfred Schnittke. Il n'est peut-être pas fortuit de voir dans cette programmation un volonté de rendre hommage, à peine plus d'un mois après la chute du mur de Berlin, à deux compositeurs majeurs du 20e siècle ayant été régulièrement la cible du régime soviétique.