Issu d'une famille installée à Nelahozeves, village situé non loin de Prague, Antonín Dvorák quitte l'école à l'âge de 11 ans pour apprendre les métiers de son père : boucher et aubergiste. Mais les dons musicaux du jeune Antonín ne passent pas inaperçus. Son père l'envoie alors étudier chez son oncle à Zlonice, puis à Prague à partir de 1857. Musicien à la Prager Kappelle, Dvorák se familiarise avec les grandes œuvres orchestrales classiques et contemporaines. Bénéficiant de l'appui et de la reconnaissance des ses pairs, Dvorák est de son vivant même une figure majeure du monde de la musique. Invité en Allemagne, en France, en Angleterre et aux États-Unis, Dvorák finit par retourner dans son pays natal, où il prend la direction du conservatoire de Prague. À sa mort en 1904, Dvorák laisse une œuvre considérable dont le succès perdure jusqu'à ce jour.
Composé en 1890, le Requiem en si bémol mineur, op. 89 de Dvorák fut créé en 1891 à l'occasion du festival de Birmingham. Fondé sur un motif chromatique de quatre notes inspiré par la fugue du second Kyrie de la Messe en si de Bach, le Requiem est une œuvre dense et mystérieuse qui tisse un canevas de réminiscences musicales et personnelles (ce même motif se retrouve dans l'opus 83 accompagnant les mots : « Ô quand la vague de la vie m'emportera-t-elle ? »). Expression du doute, de la crainte face à la mort, le Requiem de Dvorák est une œuvre majeure dans la production musicale du compositeur tchèque.
