Renaud Capuçon (violon) et Frank Braley (piano) interprètent les Sonates pour piano et violon n°1, 2, 3 et 4 de Ludwig Van Beethoven au Grand Théâtre de Bordeaux. (I/III)
Le violoniste français Renaud Capuçon et le pianiste Frank Braley forment un duo de longue date et se sont réunis pour interpréter l'intégrale des sonates pour violon et piano de Beethoven. Le programme de ces trois concerts respecte l'ordre chronologique de création des sonates « pour suivre l'évolution du compositeur ».
Renaud Capuçon et Frank Braley interprètent ici les quatre premières sonates pour violon et piano de Beethoven. Assez injustement, les trois premières sonates n'avaient pas bénéficié d'un accueil favorable de la critique. La Sonate pour violon en la mineur (n°4) et la sonate du printemps (n°5) furent en revanche considérées en 1801 par un critique musical de l'Allgemeine Musikalische Zeitung. comme « les meilleures écrites par Beethoven, ce qui veut dire qu'elles sont parmi les meilleures qui aient jamais été écrites ».
Composées sur une vingtaine d'années, les dix sonates pour piano et violon de Ludwig Van Beethoven illustrent l'importance croissante que va connaître le violon au tournant des 18e et 19e siècles. Progressivement, celui-ci a gagné en indépendance et a inspiré des compositions de plus en plus virtuoses, notamment sous l'influence de Corelli, Vivaldi - et la virtuosité de ses concertos pour violon et cordes – Bach et Mozart. Le violon est ainsi devenu, au même titre que le piano, le roi des instruments solistes.
Si les premières sonates de Beethoven offrent au piano un rôle de premier plan, les suivantes accordent un statut équivalent aux deux instruments, amenant les solistes à se partager le discours musical.
Ce concert témoigne de l'heureuse collaboration entre Renaud Capuçon et Frank Braley grâce à l'égalité de virtuosité, de finesse et d'élégance dont font preuve les deux interprètes et qu'imposent ces œuvres puissantes dans leurs grandes lignes et fragiles dans leurs détails.