Le maestro finlandais Hannu Lintu dirige l'Orchestre symphonique de la radio finlandaise dans ce cycle qui contient les sept fascinantes symphonie de son compatriote, l'immense Jean Sibelius !
21 avril 1915. Sibelius écrit : « Aujourd’hui, entre dix et onze heures, j’ai vu seize cygnes. L’une de mes expériences les plus belles ! Dieu, quelle beauté ! Ils ont tournoyé au-dessus de moi pendant un long moment, puis ont disparu dans les nuées ensoleillées comme un ruban d’argent scintillant. Leur appel ressemble à celui des grues, un son qui rappelle des instruments à vent de la famille des bois, mais sans tremolo. Le chant des cygnes est plus proche de celui de la trompette… Un refrain qui fait penser aux pleurs d’un enfant. Le mysticisme de la nature et l’angoisse de la vie ! C’est le thème du final de la Cinquième Symphonie : un legato de trompettes. »
Après la Quatrième Symphonie qui répond au modernisme du XXe siècle avec une dissonance audacieuse, Sibelius semble à nouveau embrasser la tonalité dans cette Cinquième majestueuse, l'un de ses plus beaux accomplissements : parmi ses travaux abstraits, la tonalité résonne avec des motifs, des lignes mélodiques criantes et une chorale qui clôture l'œuvre, une retranscription musicale de cette rencontre avec les cygnes qui l'avait tant ému les mois précédant. L'œuvre est commandée par le gouvernement finlandais en l'honneur du cinquantième anniversaire du compositeur, devenu un anniversaire national, et connaît plusieurs réécritures les quatre années suivantes avant un dernier remaniement en 1919.
