Des centaines de bougies illuminent le cœur de la Cathédrale Américaine de Paris, et enveloppent de leur douce lumière le public, la pianiste Pauline Chenais, la violoncelliste Angèle Legasa, et la violoniste Clémence de Forceville - le Trio Sōra - dans une atmosphère hypnotique, propice à la musique de chambre.
Le jeune ensemble, fondé en 2015 et qui a connu depuis une ascension fulgurante, illustre le génie de Beethoven à travers son interprétation de deux chefs-d’œuvre. Le premier, tiré de l’opus 1 du compositeur, le Trio n° 1 en mi bémol majeur est profondément enraciné dans le style classique de Haydn, qui fut le maître de Beethoven le plus influent. Suit le Trio n° 2, op. 70, composé en 1808, une période de création qui le vit écrire les Cinquième et Sixième symphonies, dans un style qui lui est plus particulier.
Le programme se clôt avec un mouvement du Trio « Give me Phoenix Wings to Fly » (1997), de la compositrice canadienne Kelly-Marie Murphy, qu’elle-même décrit ainsi : « Le troisième mouvement traite de renaissance. Des éléments de l’être qui survivent à la destruction, qui luttent envers et contre tous pour renaître de leurs cendres avec plus de forces qu’avant. [...] Outre le mythe du phénix, ce morceau tire également son inspiration de l’œuvre de deux poètes : John Keats (But when I am consumed in the fire/Give me new Phoenix wings to fly at my desire) et Robert Graves (To bring the dead to life/Is no great magic/Few are wholly dead/Blow on a dead man’s embers/And a live flame will start.) ».