Le 79ème concert du Nouvel An vient de se tenir à Vienne : seuls les plus grands chefs d'orchestre sont appelés à diriger cette performance classique la plus populaire au monde. Et cette fois, c'est Christian Thielemann qui a eu l'honneur de guider l'Orchestre philharmonique de Vienne dont le violoniste Daniel Froschauer. L'excellence et la tradition étaient de nouveau au rendez-vous.
Seuls les plus grands chefs d'orchestre ont l'honneur de diriger l'Orchestre Philharmonique de Vienne lors du Concert du Nouvel An. L'Allemand Christian Thielemann était à la baguette pour sa 79ème édition suivie une fois encore par quelque 50 millions de téléspectateurs dans le monde. Un défi relevé avec brio, notamment parce qu'il collabore depuis longtemps avec la formation viennoise.
« L'ambiance est merveilleuse et je dois dire que j'apprends beaucoup parce que c'est très bien quand un chef d'orchestre écoute ce que les musiciens ont à offrir, » fait remarquer Christian Thielemann qui ajoute : « Cet orchestre en particulier propose sa propre musique de manière tellement incomparable que cela me donne des idées pour explorer certaines nuances. »
« Le chef d'orchestre voit et ressent tout. Il le sent quand le premier violon veut ralentir, » estime Daniel Forschauer, violoniste et président de l'Orchestre Philharmonique de Vienne. « Il est tellement flexible qu'il peut s'en servir pour créer sans cesse des moments magiques, » assure-t-il.
Christian Thielemann a mis un soin particulier à élaborer un programme très divers. « On commence par une marche autrichienne très élégante — en général, les marches sont très difficiles parce qu'elles peuvent facilement déraper, mais, pas avec cet orchestre, » insiste-t-il. « Ensuite, » poursuit-il, « il y a des valses et une ronde féerique : donc, notre palette de sons est large. Ensuite, la musique devient plus robuste avec les Images de la mer du Nord : on a alors, l'impression qu'une tempête est en train de se déclencher, » indique-t-il. « Même si elle se rapproche beaucoup, elle finit par se transformer en joyeuse valse, » dit le chef d'orchestre. « Tous ces différents passages se réunissent pour former une sorte de paysage de collines, » lance-t-il en riant.
Chaque année, le programme laisse la part belle aux pièces de la dynastie Strauss. Et parfois, il intègre des œuvres qui n'ont jamais été jouées lors du Concert du Nouvel An comme cette fois, la polka française : Die Tänzerin. « Les musiciens se sont exprimés avec un langage musical si beau que cela a déclenché l'admiration de nombreux spectateurs, » renchérit le violoniste Daniel Froschauer. « Par exemple, dans Die Tänzerin, une œuvre qui maintenant, fait partie de notre programme, on dirait qu'on voit la ballerine danser sur ses pointes, » affirme-t-il avant de conclure : « Rien d'étonnant à ce que Johannes Brahms ait écrit une dédicace à Johann Strauss qui disait : « Malheureusement, cette œuvre n'est pas de moi » en faisant référence aux premières notes du Danube bleu... Tout est dit ! »