Dans ce nouveau numéro de Musica, pleins feux sur le maestro Gustavo Dudamel. Une fois encore, Gustavo Dudamel a enflammé le public et les cœurs ! Récemment, le charismatique chef d’orchestre vénézuélien a, pour la première fois, dirigé l’intégralité du cycle des symphonies de Beethoven au Teatro Mayor de Bogotá, la capitale colombienne.
Sous sa baguette : l'énergique orchestre Simón Bolívar – le joyau de El Sistema.
Les symphonies numéro 1 et 2 furent la première tranche du précieux cadeau offert par l’enthousiaste Gustavo Dudamel à ses admirateurs colombiens :
« Tout d’abord, nous avons une relation historique avec la Colombie. Le Venezuela et la Colombie sont des pays frères. Simón Bolívar, qui nous a permis de devenir indépendant, a fait de nous des frères.
Bolivar et Beethoven ont vécu à la même période et je pense qu’ils partageaient les mêmes idéaux, et c’est précisément ce qui rend ce cycle si particulier.
Je crois que Beethoven fait partie intégrante de nous depuis notre enfance, depuis que les orchestres pour jeunes et que nous avons joué le premier mouvement de la 5e symphonie, par exemple. Il est devenu, en quelque sorte, notre symbole, un symbole d’espoir, de dur labeur et des rêves qui deviennent réalité. Et également, quelque chose à partager avec nos pays frères et le reste du monde.
Lorsqu’il a composé ces symphonies Beethoven est encore en quête de lui-même, même si l’on peut déjà percevoir des éclairs de son grand génie. L’un des enjeux pour l’orchestre est donc de faire sonner cette musique comme du Beethoven… Parce que c’est du Beethoven et non du Haydn !
La fraternité, l’amour partagé… Tout cela a véritablement du sens, surtout aujourd’hui à l’heure où nous avons tellement besoin de bâtir des ponts entre les peuples. Chaque jour, au lieu de cela, nous construisons de nouvelles frontières et non des ponts. (pause) La musique est un langage universel. Et la musique la plus universelle qui soit, c’est celle de Beethoven, parce qu’il célèbre la fraternité, et le bonheur partagé universellement.»