« Le second mouvement est tout à fait révolutionnaire, renchérit le grand chef d'orchestre italien Fabio Luisi, c'est un dialogue d'un type totalement nouveau entre le piano et l'orchestre – rien de comparable n'avait vu le jour avant. C'est un dialogue très intense, dramatique, qui rend ce mouvement particulièrement original. »
Les concerts sont donnés dans le grand auditorium du nouvel opéra, inauguré récemment à l'occasion des célébrations du 150e anniversaire de l'unification italienne. En plein marasme économique, la naissance d'un nouveau théâtre relève du miracle.
Le grand auditorium est au cœur d'un projet ambitieux, comme le souligne l'architecte Elisabetta Fabbri, chargée par le gouvernement italien de superviser sa construction.
« Un théâtre est habituellement conçu comme un espace ouvert à l'occasion d'un spectacle, et fermé, une fois le spectacle fini. Ici, nous voulions renverser le rôle du théâtre et de la musique, explique-t-elle. On dit que la musique lave nos âmes de la poussière du jour… Je trouve magnifique qu'on puisse imaginer ce lieu comme un espace où l'on peut se rendre à tout moment, où l'on peut venir profiter d'un espace musical même en dehors des spectacles. »
« Quand on monte sur l'édifice, poursuit-elle, on découvre un fantastique auditorium à ciel ouvert. C'est un espace quasi métaphysique, d'une pureté absolue, fait de lignes très délicates, où seuls ressortent les escaliers et le ciel. En montant ces gradins, on peut admirer une vue de Florence à couper le souffle. Et en regardant cette ville magnifique – le dôme dessiné par Brunelleschi – on capture ce trésor fantastique que l'on ramène avec soi dans l'auditorium. »
« Hors de l'auditorium, les volumes géométriques sont plutôt imposants, précise-t-elle. Quand vous entrez dans la salle, il y a un effet de surprise. L'auditorium est bien plus chaleureux que l'extérieur, c'est comme une étreinte, il participe à l'espace, le tout convergeant vers le point de fuite – la scène. »
Dans ce reportage, vous entendrez des extraits des compositions suivantes :
- Ludwig van Beethoven, Concerto n°4 pour piano en sol majeur, Op. 58
- Johannes Brahms, Symphonie n°4 en mi mineur, Op. 98.