« J’ai beaucoup aimé cette grande histoire d’amour qu’il y a entre elle et Don Carlo, aussi cette tentation, cette passion qui est en train de bouillonner dans tous les deux et l’impossibilité de la réaliser », raconte Sonya Yoncheva.
Pour célébrer le 150e anniversaire de la première à Paris, le chef d’oeuvre est présenté dans sa rare version originale française. Verdi a retravaillé la partition pendant plus de 20 ans. Aujourd’hui, Don Carlos est plus connu dans sa version italienne.
« C’est différent en Français. Les personnages sont peut-être un peu plus doux, plus délicats. J’ai presque le sentiment qu’ils sont moins dramatiques, simplement avec la langue française qui rend les choses un petit pleu plus subtiles, un peu plus délicates par rapport à l’Italien qui est plus charnu », explique Jonas Kaufmann.
Verdi a écrait son opéra en cinq actes d’après la tragédie de Friedrich Schiller. L’oeuvre porte le nom de Don Carlos mais le héro n’a pas de grands solos. Un regret pour Jonas Kaufmann.
« Qu’aurais-je dit à Verdi si j’avais assisté à la première il y a 150 ans ? C’est une question intéressante parce que Verdi avait prévu de composer un grand air pour Don Carlos dans le 5e acte mais quand il a rencontré le tenor, il était tellement déçu qu’il a changé d’avis et écrit à la place un air pour Elisabeth. Je lui aurais dit : s’il vous plaît, écrivez un air pour le tenor, l’opéra s’appelle Don Carlos quand même ! » lance le ténor.
« Il y a le duo avec Don Carlos, absolument sublime, une musique d’un profondeur humaine », estime Sonya Yoncheva.
« On a presque le sentiment que Verdi a trouvé une voie pour ouvrir le ciel et que des escaliers qui y conduisent lentement. Tous les deux savent que la seule issue c’est la mort », conclue Jonas Kaufmann.
Don Carlos est joué à l’Opéra Bastille jusqu’au 11 novembre.