En pleine tournée en Europe, sur la scène d'Helsinki, la soprano américaine Renée Fleming a accepté de consacrer un peu de temps à Musica.
« La diva du peuple », c'est ainsi que l'on surnomme Renée Fleming. La soprano américaine s'est imposée comme l'une des meilleures interprètes lyriques de sa génération.
Pourtant, la cantatrice a mis du temps à trouver sa voie/voix, autant pour embrasser la carrière lyrique que pour se sentir à l'aise vocalement.
« C'était un vrai défi de trouver ma voix parce que j'avais beaucoup de problèmes techniques. Et j'ai développé cet amour du chant et de la scène bien plus tard – je n'étais pas une interprète-née », déclarait-elle en marge de son concert dans la capitale finlandaise.
« J'ai réécouté des enregistrements de mes débuts et j'ai été surprise d'entendre à quel point j'avais l'air quelconque à 20 ans. Donc, je crois qu'il m'a fallut un peu plus de temps pour établir ma personnalité vocale et développer ma technique, ainsi que ma capacité à interpréter les airs sur scène. On peut dire que tout cela est venu sur le long terme ».
La voix de Renée Fleming est comme une partition où se juxtaposent des notes d'enthousiasme, mais aussi de nostalgie : un mariage difficile à obtenir et dont voici le secret : « C'est la combinaison de deux sensibilités musicales. L'une d'elles vient de mon passé jazzy, parce que j'y ai puisé une liberté que j'applique à la manière dont je formule une phrase. La deuxième partie vient du concept de « tragen », ce qui veut dire porter en allemand, c'est-à-dire la manière d'étirer et de prolonger la phrase en impliquant un autre sens, l'ouïe aussi. Et je pense que c'est ce qui créé ce concept de désir, de nostalgie dans la musique ». « Je suis quelqu'un de vraiment sensible aux réactions du public. Lorsque je ne reçois pas quelque chose de l'auditoire, et bien j'ai appris à ne pas déprimer immédiatement, parce que j'ai découvert que certains publics très exigeants ne sont pas nécessairement les plus démonstratifs et qu'ils ne montrent leur appréciation qu'à la toute fin du récital. Avec l'expérience je suis devenue un peu moins susceptible et moins vulnérable à cet égard ».
Dans ce reportage, vous pouvez écouter des extraits de 'Donde lieta uscì' de La Bohème, et de 'O mio babbino caro' de_Gianni Schicchi_, de Giacomo Puccini.
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